Cycle de films

25 avril–30 mai

ANIMALITÉ

28/04 – 30/05/2017

L’animal et nous

« Qu’est-ce qui distingue les êtres humains des chimpanzés ? Ce n’est pas la peau lisse, ni l’absence de queue/ Ni que nous avons plus de peine à monter aux arbres/ C’est que nous avons des inhibitions (complexes) » Cela fait presque un demi siècle que Mani Matter a fait ce constat dans sa chanson « Hemmige », reprise par Stephan Eicher au début des années 1990. La majorité des neuf films sélectionnés dans ce cycle ne décrivent pas une différence si optimiste que celle émise par le Troubadour bernois entre la nature humaine et animale. Certes, on retrouve d’étonnantes confusions au sujet des rapports entre l’Animal et l’Humain en nous dans L'ORNITOLOGUE du réalisateur portugais João Pedro Rodriguez ou dans A DRAGON ARRIVES! de l’iranien Mani Aghighi. Mais la plupart des films présentés ici montrent que notre aspect bestial peut surgir à tout moment et avec une force primitive, sans « complexe ». L’exemple le plus marquant se trouve dans NOCTURNAL ANIMALS, qui ouvre la série. Le réalisateur et scénariste Tom Ford raconte au sein d’une bande-image formidablement complexe et maîtrisée les abîmes qui nous guettent. De manière semblable mais dans un registre comique, le premier film en tant que réalisateur du comédien autrichien Josef Hader, WILDE MAUS, développe une campagne de vengeance qui montre combien peu s’en faut pour qu’un sage bourgeois ne se transforme en animal, même ridiculement petit. A titre de comparaison, le personnage principal féminin de MUSTANG, de la turque Deniz Gamze Ergüven, agit de manière beaucoup plus rationnelle et pondérée, lorsqu’elle se bat avec ruse et en convoquant toutes ses forces pour retrouver sa liberté contre un sévère régime patriarcal. Dans cette série, les animaux peuvent aussi apparaître bien réels, et prouver qu’ils sont plus forts que l’homme, tel que dans l’enchanteur film d’animation de Michael Doduk LA TORTUE ROUGE, dans lequel un naufragé rencontre sur une île déserte une tortue quelque peu particulière et humanisée. Finalement, dans SAFARI, le documentaire d’Ulrich Seidl, nous suivons des chasseurs autrichiens dans leurs activités en Namibie. Ils sont amenés en 4x4 sur les traces d’animaux repérés par leur pisteur africain. Et Seidl montre que quand ils tirent une bête, le plaisir ressenti par ces chasseurs est presque d’ordre sexuel. Geri Krebs / traduction : Laure Cordonier  

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