Cycle de films

12 janvier–15 février

NAOMI KAWASE (*1968) LES ARBRES À L’ÉCRAN

Pour le premier cycle de la nouvelle année, le Filmpodium a choisi d’aborder deux thèmes.    NAOMI KAWASE - Poète visuelle de l’invisible et du non-dit &  LES ARBRES À L’ÉCRAN: A travers un voyage cinématographique, le Filmpodium vous emmène à la découverte des arbres les plus divers.

Naomi Kawase n'avait que 27 ans lorsqu'elle a remporté la « Caméra d'Or » à Cannes. Elle était la plus jeune personne à recevoir cette distinction pour le meilleur premier film au festival de cinéma le plus important au monde. C'était en 1997, pour son premier long métrage, « Suzaku », un drame familial réalisé avec des non-professionnels sur l'échec d'un projet de chemin de fer dans un village de montagne de sa province natale de Nara, au sud du Japon.

C'est là que Naomi Kawase, née en 1969, a grandi avec sa grand-mère dans la capitale de la province du même nom, tout au sud du Japon. L'absence de ses parents durant l’enfance a dû la marquer fortement, car cette expérience de vie s’est toujours reflétée dans ses films, qui en évitent systématiquement une simple description. Ceux-ci traitent presque toujours de la beauté et du mystère de la nature, des détails apparemment aléatoires du quotidien, de la fragilité des structures familiales, de l'échec de la modernité - mais aussi de ce lien entre les vivants et les morts que seul le cinéma est capable de créer.

Pourtant ce que Jean Perret, directeur de longue date du festival de cinéma Visions du Réel de Nyon, écrivait en 2000 dans le catalogue du festival – qui organisait, à l'époque déjà, une rétrospective de ses documentaires, y compris le premier long métrage mentionné – est toujours valable aujourd'hui. Il expliquait ce qui rend les films de Naomi Kawase si magiques : « Ils se rapprochent de l'indicible des sentiments et partent à la recherche de vérités fondamentales, la cinéaste procédant avec une délicatesse poétique et une ténacité enjouée ».

Si l'on considère maintenant notre petite rétrospective de l'œuvre de Kawase de ces dix dernières années, certains titres évoquent déjà ici l'univers dans lequel nous entrons : « Hanezu, l’esprit des montagnes » (2011), « Still the Water » (2014), « Radiance / Vers la Lumière » (2017), « Vision / Voyage à Yoshino » (2018). Et même dans son plus grand succès, « Les Délices de Tokyo » (2015), un film culinaire à caractère mythique, et sa dernière réalisation, le drame sur l'adoption « True Mothers » (2020). Ce sont en fin de compte des thèmes éternels de l'humanité : L'amour, la mort, la quête du bonheur, qui resplendissent dans des images d'une rare beauté.

LES ARBRES À L’ÉCRAN: Le premier film, LA BALADE DES GRANDS ARBRE - TAMING THE GARDEN, est une ode poétique à la rivalité entre l'homme et la nature. A l'aide de tableaux très visuels, il raconte l'histoire d'arbres centenaires qu'un homme influent collectionne. Pour s'adonner à son hobby inhabituel, celui-ci les fait déterrer dans des communes le long de la côte géorgienne de la mer Noire et les transplante dans son parc privé.

Dans le documentaire THE TRUFFLE HUNTERS, guidés par des personnages charismatiques et affectueux, nous nous rendons au plus profond des forêts du nord de l'Italie, là où se trouve la précieuse truffe blanche d'Alba. Les plus riches gourmets du monde s’en délectent régulièrement. Néanmoins la truffe ne peut pas être ni cultivée ni trouvée facilement. Les seules âmes sur terre qui savent comment la déterrer sont quelques chiens et leurs compagnons humains grisonnants – d’anciens italiens avec des cannes, doués d’un sens de l'humour diabolique, qui ne cherchent la truffe que la nuit, pour ne pas donner d'indications aux autres chasseurs de truffes.

Dans le drame aux multiples facettes CAPTAIN FANTASTIC, nous accompagnons Ben, un homme très cultivé qui, par conviction, vit avec ses six enfants dans la solitude des montagnes, dans la nature idyllique du Nord-Ouest de l'Amérique. Il les instruit lui-même et non seulement leur transmet des connaissances d’un niveau supérieur à la moyenne, mais leur enseigne aussi comment chasser et survivre dans la nature. Lorsque sa femme décède, il est contraint, avec sa progéniture, de quitter l'idylle qu'il s'est créée et de se confronter au monde réel.

Dans le nouveau film de Jean-Pierre Duval et Ernst Zürcher, LA PUISSANCE DE L‘ARBE, nous prenons peu à peu conscience que l'arbre est une manifestation fondamentale du vivant, au même niveau que l'homme et les animaux. Nos vieux arbres, ces géants végétaux, ces maîtres du temps, nous permettent d'accéder à la nature dans sa globalité. Ils restent en effet de puissants ambassadeurs qui font prendre conscience à tout un chacun qu'il est aujourd'hui d’une urgente nécessité de nous rapprocher de la terre et de la protéger.

Dimanche 16/01 à 15h00, avec le film ZILLA, nous pouvons nous réjouir de la visite de l'artiste Zilla Leutenegger et du réalisateur Iwan Schumacher, en entretien avec Alice Henke (rédactrice à la radio SRF2 Kultur). Zilla Leutenegger fait partie des artistes* suisses les plus connus de l'art contemporain. Le cinéaste Iwan Schumacher l'a accompagnée pendant trois ans et se concentre sur la création de trois œuvres. Son œuvre reflète l'importance des espaces en tant que réservoirs de souvenirs, lieux de nostalgie, de peurs et de rêves, mais aussi pour l’imagination. Le film dresse un tableau très actuel de ce que signifie être une artiste aujourd'hui, au-delà de tous les clichés romantiques à propos des artistes.

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