Cycle de films

14 janvier–16 février

LÉA SEYDOUX *1985

Le 1er juillet prochain, Léa Seydoux aura 30 ans et c’est l’une des trois femmes dans l’histoire du cinéma à avoir remporté la Palme d’Or à Cannes – une consécration qui lui rend gloire, mais qui n’est guère flatteuse pour le plus grand festival de cinéma du monde, peu prompt à honorer les performances artistiques féminines.

 

Parler de la Palme d’Or 2013 décernée à Léa Seydoux pour son rôle dans «La vie d’Adèle» d’Abdellatif Kechiche – où elle incarne Emma, artiste aux cheveux bleus qui fait chavirer le cœur d’Adèle (Adèle Exarchopoulos) –, c’est s’aventurer sur un terrain miné. Si le sujet est explosif, c’est moins à cause du choix du Jury d’attribuer pour la première fois la Palme ex-aequo à un réalisateur ET à ses deux interprètes qu’à cause de la polémique qui a par la suite opposé Seydoux à Kechiche.

 

L’actrice a en effet reproché au cinéaste de les avoir fait – Adèle et elle – travailler jusqu’à épuisement complet. Kechiche a contre-attaqué en déclarant que Léa était jalouse d’Adèle E. et que, si elle faisait carrière, c’est parce qu’elle était la petite-fille de Jérôme Seydoux, PDG de Pathé. Tout cela est risible évidemment, et ne fait que mettre à mal l’image d’une grande artiste qui, comme son aînée de dix ans Marion Cotillard, fait partie des rares actrices françaises à briller autant à la maison qu’à Hollywood – cf. le dernier volet de «Mission: Impossible» ou le prochain James Bond.

 

Chez nous, c’est en 2009, lors de la sortie de «Lourdes» de Jessica Hausner, que Léa Seydoux s’est fait remarquer pour la première fois. En France, elle avait déjà été encensée une année auparavant pour son interprétation dans «La belle personne» de Christophe Honoré, film au titre prémonitoire. Depuis, avec sa beauté caméléon qui fait tourner la tête des hommes aussi bien que des femmes, la blonde au regard buté crève l’écran à chacune de ses apparitions. Y compris dans «L’enfant d’en haut» d’Ursula Meier, un des plus grands succès du cinéma suisse de ces dernières années.

 

Geri Krebs [critique de cinéma]

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